Émile Naoumoff

« Ce fut un grand plaisir pour moi de découvrir le piano à queue de concert C. Bechstein D282. Ce superbe instrument m’a tendrement surpris lorsque j’ai enregistré mon dernier CD à l’église évangélique Saint-Marcel de Paris. »

Émile Naoumoff

 

Un critique a souligné à juste titre que le jeu d’Émile Naoumoff s’apparentait autant à celui de Vladimir Horowitz par son caractère enflammé qu’à celui d’Arthur Rubinstein par sa poésie. S’étant révélé être un génie du piano dès l’âge de cinq ans et ayant commencé d’étudier la composition dès l’année suivante, Émile Naoumoff était déjà sous contrat à dix-huit ans en tant que compositeur avec l’éditeur de partitions Schott Music de Mayence.

Ses études auprès de Nadia Boulanger entre l’âge de sept ans et la mort de la compositrice fin 1979 le marquèrent profondément, tandis qu’elle-même parlait de lui comme d’un « cadeau dans [sa] vieillesse ». Durant cette période, il eut l’occasion de travailler avec de grands musiciens tels que Leonard Bernstein, Gaby et Robert Casadesus, Clifford Curzon, Jean Françaix, Aram Khachaturian, Nikita Magaloff, Igor Markevitch, Yehudi Menhuin et Soulima Stravinsky. C’est d’ailleurs Menhuin qui dirigeait l’orchestre interprétant pour la première fois en public le concerto pour piano composé par Émile Naoumoff à l’âge de dix ans, le jeune pianiste jouant quant à lui en solo. Parallèlement aux leçons prises auprès de Mademoiselle Boulanger, il a étudié au Conservatoire de musique de Paris auprès de Lélia Gousseau, Pierre Sancan et Geneviève Joy-Dutilleux, et appris la direction d’orchestre à l’École normale de musique de Paris avec Pierre Dervaux.

À la mort de Mademoiselle Boulanger, Émile Naoumoff l’a remplacée comme enseignant à l’Université d’été organisée au Conservatoire américain de Fontainebleau. Il a également enseigné au Conservatoire national supérieur de musique de Paris.

Émile Naoumoff se produit régulièrement avec les plus grands ensembles au niveau mondial (Los Angeles Philharmonic Orchestra, Berliner Symphoniker, den Wiener Symphoniker, San Francisco Symphony, National Symphony Washington, Orchestre symphonique de Moscou, NHK Symphony, Residentie Orkest Den Haag, Orchestre philharmonique de Radio-France, Camerata Bern), jouant alors sous la direction de chefs d’orchestre tels que Leonard Bernstein, Eliahu Inbal, Igor Markevitch, Mstislav Rostropovich et Leonard Slatkin. Il s’est également produit avec le Fine Arts Quartet et des musiciens tels que Philippe Bernold, Gérard Caussé, Olivier Charlier, Jean Ferrandis, Patrice Fontanarosa, Philippe Graffin, Gary Hoffman, Yo-Yo Ma, Régis Pasquier, Jean-Pierre Rampal, Gérard Souzay et Dominique de Williencourt.

Son interprétation du concerto de Grieg à l’Hollywood Bowl avec le Los Angeles Philharmonic, ainsi que de Tableaux d’une exposition de Moussorgski au Kennedy Center de Washington avec le National Symphony Orchestra dirigé par Mstislav Rostropovich, comptent parmi le temps forts de sa carrière.

Ces dernières années, il a participé à de nombreux festivals (séminaire Menuhin organisé par l’association San Francisco Friends of Chamber Music, Santander Summer Masterclasses, Verbier Festival Academy, Banff Center, Residencies du Conservatoire de Barcelone/ESMUC).

Rappelons qu’il s’est inspiré de l’activité de Nadia Boulanger à Fontainebleau pour fonder l’Académie internationale de musique réunie au château de Rangiport/Gargenville depuis 1996, ainsi que pour l’enseignement qu’il dispense à l’Indiana University/Jacobs School of Music depuis 1998.

Passionné de mélodies françaises et célèbre pour ses remarquables transcriptions pour piano, Émile Naoumoff enregistre sur son canal YouTube les improvisations auxquelles il se livre quotidiennement.

Crédits photos: © Frederic Reglain / Émile Naoumoff

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Naoumoff: Schumann

Melism Naoumoff: Schumann

[Émile Naoumoff] joue comme un pianiste de l’ancien temps, et cela au meilleur sens du terme, c’est-à-dire en respectant la composition tout en l’interprétant avec une certaine liberté. Il n’hésite pas à s’immerger dans les profondeurs d’une fantaisie de Schumann et se délecte de son style à la fois hardi et minimaliste, nous offrant ainsi une prestation de premier ordre — Et cela sur un Bechstein à la voix chantante, claire et chaleureuse.

Naoumoff réussit le prodige de nous faire oublier la difficulté qu’il y peut y avoir à interpréter une composition de Schumann. En l’écoutant, on apprécie tout d’abord une sensation de majesté et ce n’est que dans un second temps qu’on remarque les lignes et les contrepoints voulus par le compositeur.

La version de Nuit sous la lune (Liederkreis, op. 39) donnée par Naoumoff introduit en douceur Carnaval, œuvre typique du caractère kaléidoscopique des compositions de Schumann en ce qu’elle associe imagination grandiose et instabilité malicieuse. En ce sens, l’esthétique de Naoumoff n’est pas sans rappeler celle de Jorge Bolet. C’est tout simplement génial. »

Colin Clarke, International Piano, octobre 2022

Album enregistré en juillet 2019 à l’église évangélique Saint-Marcel de Paris.