C’est lundi dernier, au légendaire théâtre de la Scala de Milan, qu’a eu lieu la première remise de prix de ce nouveau concours international de piano. Le PIAM est organisé par Enrica Ciccarelli et la fondation La Società dei Concerti afin de rendre hommage à Antonio Mormone et d’apporter un soutien à long terme aux lauréats. Personnalité importante de la vie culturelle milanaise, Antonio Mormone (1930–2017) a longtemps promu les jeunes pianistes, notamment Evgeni Kissine, le président d’honneur de l’édition 2021 du PIAM.
Le concours rassemblait des pianistes âgés de dix-huit à vingt-huit ans et comportait trois séries d’épreuves. Après une première sélection par vidéoconférence, dix pianistes ont participé à la demi-finale organisée en différents lieux sur une durée de six mois. Le « jury itinérant » — une particularité du PIAM — se composait de plusieurs stars du piano (Ingolf Wunder, Alexis Volodine et Olga Kern) et d’un panel de professeurs, de chefs d’orchestre et de directeurs d’instituts culturels de classe internationale. Il a apprécié le talent des demi-finalistes lors de concerts programmés hors du concours et de récitals spécialement organisés à Rome et Milan.
Annulée en 2020 à cause de la pandémie, la finale a eu lieu à Milan du 7 au 11 juillet dernier et a rassemblé trois pianistes : Su Yeon Kim, Piotr Pawlak et Ying Li. Elle se composait d’un récital, d’un concert de musique de chambre et d’un concert avec l’Orchestra dell’Accademia Teatro alla Scala dirigé par Toshiyuki Kamioka qui a été retransmis à la télévision et largement commenté dans la presse. Pour toutes ces épreuves, les candidats ont joué exclusivement sur un piano à queue de concert C. Bechstein D 282 mis à disposition par notre partenaire Fabbrini Pianos, qui assura également une excellente préparation de l’instrument afin d’offrir aux candidats les meilleures conditions possibles. (Tous les concerts et récitals de la finale sont disponibles sur le canal YouTube du Premio Internazionale Antonio Mormone.)
Les trois finalistes
Piotr Pawlak a donné une brillante interprétation du 2e concerto pour piano de Prokofiev. Ce pianiste de vingt-deux ans originaire de Gdansk a déjà remporté plusieurs prix Chopin et fut le plus jeune participant à l’édition 2015 du Concours international Chopin de Varsovie.
La pianiste sud-coréenne Su Yeon Kim, qui revenait du Canada où elle a remporté le Premier prix du Concours musical international de Montréal, a interprété avec brio le 1er concerto pour piano de Tchaïkovski.
Mais c’est Ying Li qui a remporté la finale en interprétant le Concerto pour piano n° 2 de Rachmaninov d’une manière si magistrale qu’elle a ému aux larmes le public du théâtre de la Scala. De nationalité chinoise et d’origine coréenne, Ying Li a étudié au Curtis Institute of Music de Philadelphie auprès de Seymour Lipkin et Jonathan Biss et est inscrite depuis l’automne 2019 à la Juilliard School de New York où elle prépare un PhD sous la direction de Robert McDonald. Outre son succès à l’édition 2021 du concours de Montréal, elle a également remporté le Premier prix de la Sarasota National Competition. Elle affectionne par ailleurs la musique de chambre et est membre du trio AYA de Philadelphie.
Le prix du PIAM est doté de trente mille euros et se complète d’un contrat d’un an avec Baldrighi Artists Management, de l’enregistrement d’un disque sous le label Universal et d’une série de concerts en Italie, en Allemagne et aux États-Unis.
Le Prix Carl-Bechstein va d’autre part permettre à Ying Li de se produire durant la saison 2022/2023 dans le cadre des concerts Bechstein donnés à la Konzerthaus de Berlin. Nous nous réjouissons d’ores et déjà d’accueillir cette merveilleuse pianiste.
© photos : Accademia Teatro alla Scala
